Fort de plus de 2 000 personnes, l’écosystème des Industries Culturelles et Créatives continue de s’étoffer dans la métropole de Montpellier, en raison d’un environnement propice à leur installation et à leur développement. Explications.
La Métropole de Montpellier, un haut lieu des Industries culturelles et créatives (ICC). Sans aucun doute. Voilà pourquoi de nombreux studios, français ou internationaux continuent de s’y installer. Dernières illustrations : le parisien Fortiche a créé à Montpellier Fortiche Animation, où il lance un projet d'animation 3D « ambitieux », tandis que The Kitchen.tv, un studio basé à Los Angeles, spécialisé dans le doublage de voix, a opté pour Lattes. Ce groupe américain qui travaille notamment pour Netflix a donc choisi la métropole de Montpellier pour y implanter son antenne française. Il n’est pas le seul.
Dynamisme de l’écosystème métropolitain
Les studios sont, en fait, attirés par le dynamisme de l’écosystème métropolitain, dont toutes les composantes sont présentes sur place, qu’il s’agisse du jeu vidéo autour d’Ubisoft, des tournages de films et séries avec les studios de France Télévision à Vendargues, l’audionumérique avec des pépites comme Netia, l’animation 3D avec, entre autres locomotives, le studio Dwarf Animation.
Un dense réseau d’écoles de formation
Et cet ensemble est complété par un réseau d’écoles que tractent deux des leaders de l’enseignement des ICC : ArtFX, classé par The Rookies numéro un mondial dans les effets spéciaux, et l’ESAMA (École Supérieure des Métiers Artistiques), classée numéro un mondial dans l’animation 3D. Autre atout de la métropole de Montpellier, cet enseignement de haut niveau n’alimente pas seulement les sociétés implantées sur son sol : les plus grands studios du monde viennent régulièrement y recruter les compétences dont ils ont besoin. C’est ainsi que des talents formés à Montpellier travaillent aujourd’hui chez Weta Digital, ILM, Double Negative ou le studio The Mill. Et leurs directeurs artistiques participent, chaque année, aux jurys de fin d’études des deux écoles.
Des acteurs créatifs
Si tout cela contribue à identifier la métropole de Montpellier comme un des bastions des ICC, les studios qu’elle abrite font le reste. La créativité s’en ressent, à l’exemple de Josep, un film d’animation, Sélection Officielle Festival de Cannes 2020, qu’a produit Les Films d'Ici Méditerranée, une société de production installée à Montpellier, et pour lequel le studio montpelliérain Les Fées Spéciales a été chargé de l’ensemble du compositing.
Nommé dans la catégorie animation des European Film Academy, Josep, sorti en salle le 30 septembre 2020, a déjà reçu le prix du Meilleur scénario au Festival International du film d’Athènes et le prix du public au Festival International du Film de Fiction Historique. Les critiques sont dithyrambiques. « Regard sur l’histoire et drame humain, Josep illustre combien l’animation se prête au traitement de sujets graves », écrit ainsi France Info.
Vitalité des ICC
Le jeu vidéo fait lui aussi preuve d’une belle vitalité. « Cinq des trente à quarante jeux présentés à l’édition 2020 des Jeux Made in France viennent de la grande région de Montpellier. Ce n’est pas rien », souligne François Cubaynes, le délégué général de PushStart, l’association des professionnels du jeu vidéo en Occitanie, coorganisatrice pour la première fois cette année de cet événement.
C’est que le territoire de la métropole compte, certes de nombreux acteurs du secteur, comme The Game Bakers, Plugin Digital, Wysilab ou Alt Shift, mais aussi des personnalités à la renommée internationale, ainsi Éric Chahi, le créateur du légendaire Another World, à la tête aujourd’hui de Pixel Reef et Michel Ancel, le créateur de Rayman.
Quant à l’audiovisuel, Un Si Grand Soleil rafle régulièrement les records d’audience. Cette série tournée par les studios de France Télévision de Vendargues capte quotidiennement plus de 4 millions de téléspectateurs.
Et l’audio dans tout ça
Le secteur de l’audio est également dynamique, avec la présence de créateurs de musique, tels que Christophe Héral, des éditeurs de livres audio, comme Soladar et Benjamins Média, des studios d’enregistrement, des labels (Kiwi Records), des concepteurs de produits software (Drumstik Assistant Drummer) et hardware (Earsonics). « Le secteur de l’audio est irrigué et boosté par tous les autres champs des ICC présents sur le territoire », souligne Benoît Illinger, le secrétaire général et développeur de Coodio, un regroupement unique en France des professionnels de la radio, du son et de la voix.
La Cité Créative, symbole d’une volonté métropolitaine
Pour accompagner cet écosystème, Montpellier Méditerranée Métropole a très tôt décidé de mettre en place l’ensemble des conditions nécessaires au développement. Outre les dispositifs d’accueil et d’aide à l’installation comme à la création d’entreprise, elle organise des événements et rendez-vous dédiés, comme le MICC ou le concours C dans le Son, mis en place avec le BIC de Montpellier, ses startups et Coodio.
Surtout, la Métropole de Montpellier a créé la Cité Créative. Ce quartier symbolise clairement son engagement et son positionnement. « La Cité Créative permet d’identifier Montpellier comme un lieu incontournable des ICC. Elle symbolise la volonté d’une Métropole d’être à l’écoute des besoins et des attentes des professionnels du secteur. Cela donne un signal et distingue Montpellier de beaucoup d’autres villes », analyse Karim Khenissi, le président du groupe Icônes qui vient d’y ouvrir le Campus Créatif où sont regroupées quatre de ses écoles, dont l’ESMA.
Et ce n’est qu’un début. « Les ICC continueront de se développer au sein de la métropole de Montpellier », considère Gilbert Kiner, le créateur de l’école ArtFX, qui avance un autre avantage métropolitain : « L’implication du milieu universitaire qui accélère la dynamique ICC ». Alors, la métropole de Montpellier, c’est sûr, restera un haut lieu des Industries culturelles et créatives.
Toujours étudiants, mais déjà primés !
Chaque année, ArtFX et l’ESMA récoltent les fruits de leur enseignement, au travers des prix que décrochent les films réalisés par leurs étudiants. 2020 ne déroge pas à la règle. Ainsi, ArtFX a salué le 30 octobre, entre autres de ses étudiants récompensés, Adrien Deschenau, Raphaël Dufour, Corentin L’Hostis et Florian Marvie, les réalisateurs de LINE 21 - Short Film, pour le Coup de cœur du public que leur court-métrage a reçu dans le cadre du Festival 1ère Marche. Quelques jours plus tôt, c’était Opale - Short film qui obtenait un 3e prix dans le cadre du Alexandre Trauner ART/Film Festival dans la catégorie “Films étudiants”.
Même moisson du côté de l’ESMA. Le film Œil pour Œil a remporté plusieurs prix, dont l’un au Encounters Film Festival (Angleterre), deux au Sapporo International Short Film Festival (Japon), ainsi que le 1er prix dans la compétition Best Animation 2020 du Kingston Canadian Film Festival. Avec le Do de la Cuillère a, quant à lui, remporté le Best Animation Award, tandis que Pour une poignée de caramels a décroché une mention spéciale pour le Best Set Design lors de la dernière édition du MovieValley International Film Festival (Italie) et le 1er prix du festival Panam Anim.